Le mandat de Rénand Hédouville à la tête de l'Office de Protection du Citoyen (OPC) a officiellement pris fin le 29 octobre 2024, mais le climat de transition reste tendu. Alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a nommé le juge Jean Wilner Morin protecteur du citoyen par intérim, Hédouville refuse de quitter son poste, estimant que seule une décision du Parlement en fonction, et non un arrêté exécutif, doit désigner son successeur. Il qualifie l'arrêté qui a nommé Me Morin de "scélérat" et reste fermement attaché à son rôle, malgré la fin de son mandat.
Ce blocage a entraîné des réactions de plusieurs organisations de défense des droits humains, telles que Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH), la Plateforme des Organisations des Droits Humains (POHDH), et Ensemble Contre la Corruption (ECC), qui ont déposé une demande d'audit financier complet de la gestion d'Hédouville à la tête de l'OPC auprès de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSC/CA). Ces organisations soulignent la nécessité d'une transparence totale dans la gestion des fonds publics, notamment dans un contexte où l'indépendance de l'institution est primordiale pour la protection des droits des citoyens.
Le refus de Hédouville de céder son poste, couplé à l'appel à l'audit, souligne la complexité de la situation institutionnelle en Haïti, où les mécanismes de contrôle et la transition politique sont fréquemment confrontés à des tensions. Cette crise de leadership met en évidence la fragilité des institutions publiques dans le pays et pose la question de savoir comment garantir l’indépendance de l’OPC face aux pressions politiques tout en assurant une gestion responsable et transparente.