Haïti sombre chaque jour un peu plus dans l’anarchie. L’insécurité s’est banalisée, les crimes se succèdent, et l’État semble désarmé face à l’emprise grandissante des gangs. De mars 2024 à mars 2025, deux évasions spectaculaires ont ébranlé le pays : celle du Pénitencier National, puis celle de la prison civile de Mirbalais. Ces événements ne sont pas de simples faits divers ; ils illustrent l’effondrement total des institutions et la dérive d’une société livrée à elle-même.

L’évasion du Pénitencier National en mars 2024 fut un choc. Près de 4000 détenus, dont des criminels notoires, se sont évaporés dans la nature. Un an plus tard, la prison de Mirbalais subissait le même sort, preuve que le pouvoir en place n’a tiré aucune leçon. Cette impunité renforce le sentiment d’abandon ressenti par une population désespérée.

Le bantisme règne en maître. Les gangs ne se contentent plus d’imposer leur loi dans certaines zones, ils dictent les règles du pays. Les enlèvements sont devenus une industrie lucrative, les barrages armés un passage obligé. Pendant ce temps, l’État ne fait qu’assister impuissant à la descente aux enfers du peuple haïtien.

Jusqu’à quand allons-nous accepter l’inacceptable ? Sommes-nous condamnés à vivre dans la peur ? L’absence de réaction vigoureuse des autorités n’est pas une fatalité. Des solutions existent : désarmement des bandes criminelles, réforme de la police, justice efficace et indépendante. Mais pour cela, il faut une volonté politique forte et un sursaut national.

Le silence n’est plus une option. Chaque citoyen doit exiger un changement, refuser la normalisation de la violence et interpeller ceux qui nous gouvernent. L’avenir du pays ne peut pas se résumer à un combat perdu d’avance. Haïti a connu des jours meilleurs, il peut en connaître encore.

Nous devons agir maintenant. Laisserons-nous l’Histoire se répéter jusqu’à l’effondrement total ? Ou aurons-nous enfin le courage de réclamer notre droit à la sécurité et à la dignité ?