Fraîchement élu, le nouveau Souverain Pontife doit, comme ses nombreux prédécesseurs, se mesurer aux défis mondiaux qui s'aggravent de jour en jour et qui mettent en péril la paix mondiale, la vie humaine et l'avenir de notre planète.
Robert Prevost, à l'instar du feu Pape François Ier, doit se montrer diplomatiquement conciliant et véridique afin de permettre à l'Église de jouer son vrai rôle d'intermédiaire. Dans un monde saccagé par la guerre d'un côté, la pauvreté et la déshumanisation de l'autre, où l'intelligence artificielle et les machines tendent à remplacer peu à peu l'humain, une Église présente et vivante s'avère indispensable.
Pour expliquer le choix de son nom pontifical, il a déclaré aux cardinaux, et nous citons : « J'ai choisi le nom de Léon XIV en référence à Léon XIII, qui a traité de la question sociale lors de la révolution industrielle, pour répondre aux défis modernes de l'intelligence artificielle et de la dignité humaine. »
En guise de rappel
Il est important de souligner que le pape Léon XIII, en 1891, a publié une lettre, Rerum novarum, qui prend parti notamment pour la création de syndicats face aux conditions indignes de la classe ouvrière. Face à la montée incandescente du capitalisme, Léon XIII prend position et affirme dans son encyclique (Rerum novarum, 1891) que si les biens peuvent être légitimement possédés de façon privée, leur usage doit être « commun ». Ces premières prises de position marquent le début de la « doctrine sociale de l’Église ».
Naissant d'une expérience de contemplation, d'indignation, de compassion et d'engagement aux côtés des plus pauvres, la théologie de la libération en Amérique latine, vers la fin des années soixante, a pour sa part témoigné d'une Église qui sait se faire proche des plus petits.
Face à l'enrichissement démesuré des potentats et à l'appauvrissement excessif des petits, le pape Paul VI, dans l'encyclique Populorum progressio (1967, 23), dénonce : « Nul n’est fondé à réserver à son usage exclusif ce qui passe son besoin, quand les autres manquent du nécessaire. » Paul VI aurait dû voir comment du capitalisme résulte l'absence d'humanité chez plus d'un.
La guerre entre l'Ukraine et la Russie depuis tantôt trois ans, l'offensive génocidaire d'Israël contre la Palestine, le terrorisme qui mutile Haïti et certains pays d'Afrique, et la lutte contre la déshumanisation et la chosification de l'homme sont des chantiers cruciaux qui attendent l'action concrète de l'Église universelle.