Nommé par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) le 29 mai 2024 et révoqué de manière soudaine le 10 novembre de la même année, Garry Conille s'est montré concerné par l'insécurité croissante en Haïti. Il s'est engagé verbalement dans la lutte contre les gangs armés, bien que cet engagement soit resté davantage une déclaration d'intentions qu'une action concrète. En tant que chef du CSPN et ministre de l'Intérieur, il a paradoxalement affiché une froideur et un calme constants, même lorsque la capitale et les villes de province étaient en proie aux flammes.
Alors que le nombre de territoires perdus aux mains des gangs ne cesse d'augmenter, la population se retrouve abandonnée, les familles fragmentées, les écoles, les hôpitaux et les petites entreprises ravagés, pillés et vandalisés. Pourtant, il persiste à entonner un refrain familier : "kay pa kay, vil pa vil, katye pa katye."
Depuis son arrivée, les gangs se sont imposés encore davantage, se montrant activement sur les réseaux sociaux, rassurés quant à la continuité de leur règne dans les quartiers qu’ils contrôlent.
Le dernier scandale en date concerne un membre de sa sécurité rapprochée, arrêté pour ses liens avec les caïds de la capitale. Le changement du directeur général de la police n’a rien apporté. Quant à l’arrivée de la force multinationale, elle semble n'avoir fait qu'augmenter le nombre de personnes armées dans le pays, ou pour le moins, de "vacanciers" rémunérés mensuellement pour observer passivement l’agonie de nos concitoyens.
Qui a oublié sa première promenade au cœur de la capitale, ses multiples promesses qui ne sont que des paroles en l'air, ses rencontres nationales et internationales supposées apaiser la situation ? Il déplore l’hypocrisie des pays dits amis, mais aucune décision effective n’a été prise pour freiner l’ascension des "rois de la terreur", à part le renouvellement de l'état d’urgence qui a perdu toute efficacité.
Les changements opérés au sein des directions départementales de la PNH n'ont satisfait que les principaux concernés. La CNDDR reste pratiquement muette, et les commissaires sont mis à l'écart. Pas une seule intervention d’envergure n’a été menée dans les bastions des gangs en vue de leur délogement total.
Aujourd'hui, Garry Conille est écarté par les conseillers présidentiels, suite aux nombreuses dissensions et tensions qu'il a suscitées au sein même du pouvoir exécutif dont il est le deuxième personnage. Suite à l'annonce de sa révocation, les gangs armés du "vivre ensemble", cette coalition de criminels, se sont déchaînés, paralysant une partie de la capitale et les zones déjà sous leur emprise.
Que leur promettait conille ?
Que leur garantissait l'ex-PM ?
Qu'ont-ils à perdre avec son absence ?
Est-ce la réaction désespérée d’un camp perdant?
La conjoncture post Conille en témoigne pas mal de choses, à vous d'en déduire. Mais, d'aucuns voient clair comme l'eau de roche qu'il a laissé le pays dans etat de délabrement pire qu'il l'avait trouvé.