Dans la nuit du 16 décembre 2024, des hommes armés ont incendié l’hôpital Bernard Mevs à Port-au-Prince, détruisant deux scanners de pointe, plusieurs salles d’opération, le laboratoire et d’autres infrastructures critiques. Ce vandalisme représente un coup dur pour un système de santé déjà au bord de l’effondrement.
Kattleen Séjour Petit , administratrice de l’hôpital, est intervenue sur Radio Caraïbes ce mercredi 18 décembre 2024 pour exprimer sa profonde désolation. « L’hôpital Bernard Mevs est un patrimoine national qui devrait être protégé », a-t-elle rappelé avec émotion. Les pertes, estimées à plusieurs millions de dollars, compromettent encore davantage l’accès aux soins pour une population en détresse.
Depuis les attaques de mars 2024, qui ont conduit à l’abandon de l’Hôpital Universitaire d’État d’Haïti (HUEH) après des affrontements armés, l’hôpital Universitaire de la Paix à Delmas 33 reste le seul établissement public encore opérationnel. Toutefois, il peine à fournir des services à une population croissante, dépassant largement ses capacités.
Face à cette nouvelle tragédie, le gouvernement haïtien a promis de soutenir l’hôpital Bernard Mevs dans la réacquisition de son matériel médical et d’assurer une présence permanente des forces de l’ordre près du bâtiment. Cependant, ces engagements interviennent dans un contexte où les infrastructures sanitaires du pays, constamment menacées par l’insécurité et la violence, demeurent extrêmement vulnérables.
La destruction de Bernard Mevs illustre une réalité alarmante : le système de santé haïtien ne peut plus garantir les soins essentiels à sa population. Ce drame, qui va bien au-delà des pertes matérielles, appelle à une réponse urgente pour préserver ce qu’il reste des infrastructures vitales du pays.