Dans un contexte national marqué par une insécurité endémique et une présence croissante des groupes armés, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a présidé, ce jeudi 26 juin, la deuxième session du Comité de pilotage du Programme conjoint d’appui à la Police nationale d’Haïti (PNH). Une rencontre officielle de plus, qui rappelle, une fois encore, que la sécurité demeure la priorité déclarée de son gouvernement.
Au cœur des discussions : le renforcement des capacités de la PNH, à travers la formation, l’équipement et la coordination opérationnelle. Cette initiative conjointe, portée par l’État haïtien avec le soutien de plusieurs partenaires internationaux, vise à doter la PNH des moyens nécessaires pour faire face à la montée de la violence armée.
« Il n’y aura pas de relèvement possible sans sécurité », a martelé le chef du gouvernement, tout en saluant les récentes avancées de la police dans certaines zones ciblées. Il a souligné l’importance d’un soutien constant à la PNH et d’une gestion rigoureuse des ressources affectées à cette lutte.
Mais sur le terrain, la réalité reste brutale : les quartiers populaires demeurent sous contrôle de bandes armées, la population fuit les zones rouges, et la PNH elle-même, bien que plus présente ces derniers mois, reste en infériorité face à l’arsenal et à la mobilité des gangs.
Cette session du Comité de pilotage, bien que présentée comme une avancée stratégique, s’ajoute à une longue liste de réunions techniques et de promesses politiques. Si le gouvernement « mise » sur la PNH, le pari reste risqué tant que la volonté politique ne s’accompagne pas de résultats visibles et concrets pour les citoyens pris au piège de la violence.
Entre annonces et réalités, le pouvoir semble donc toujours coincé entre intention affirmée et application limitée. Le peuple, lui, continue d’attendre autre chose qu’un simple plan : une vraie reconquête du territoire.