Port-au-Prince, 6 mars 2025 – Depuis le 14 février, plusieurs quartiers de la capitale haïtienne subissent une intensification des attaques menées par des groupes armés. Selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), 42 538 nouveaux déplacés internes ont été recensés en raison de cette montée de l’insécurité. Parmi les zones les plus touchées figurent Delmas 30, Carrefour-Feuilles et d’autres secteurs de Delmas, où des centaines de familles ont abandonné leur domicile pour échapper aux violences.
Le 25 février, une attaque de grande ampleur a frappé Delmas 30, où des hommes armés ont pris d’assaut la zone à l’aube, semant la panique parmi les résidents. Des habitations ont été incendiées et de nombreux habitants ont fui sans avoir le temps de récupérer leurs biens. À Carrefour-Feuilles, la pression exercée par ces groupes continue d’augmenter, forçant des familles entières à chercher refuge ailleurs. D’autres secteurs de Delmas connaissent également une recrudescence des violences, empêchant une partie de la population de circuler librement.
Malgré la gravité de la situation, les autorités restent silencieuses et inefficaces, incapables d’apporter une réponse concrète à cette crise sécuritaire. Aucune stratégie claire n’a été mise en place pour protéger les citoyens, et les forces de l’ordre, sous-équipées et en sous-effectif, semblent dépassées. Pendant ce temps, le gouvernement se contente de discours vagues, sans mesures tangibles pour reprendre le contrôle des quartiers assiégés. L’absence d’un plan d’urgence renforce la perception d’un État démissionnaire, laissant la population livrée à elle-même.
Sans un changement radical dans la gestion sécuritaire du pays, la situation risque de s’aggraver. Une intervention rapide et coordonnée est nécessaire pour rétablir l’ordre, mais aussi pour offrir des solutions durables aux déplacés. Si rien n’est fait, la crise humanitaire en cours pourrait s’intensifier, et Haïti plonger encore plus profondément dans l’instabilité.