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Un pays en miettes : l'éducation sacrifiée au milieu d'une crise généralisée

Plusieurs centaines d’écoles publiques et privées à Port-au-Prince, Tabarre, Cabaret, Archaïe et dans l’Artibonite ont dû fermer leurs portes. Une décision imposée par l’insécurité chronique, exacerbée par la dernière sortie de la bande criminelle "Viv Ansanm". Des milliers d’enfants, privés de leur droit fondamental à l’éducation, restent cloîtrés chez eux, pendant que les autorités peinent à réagir. Cette fermeture massive des écoles n’est qu’un symptôme d’un effondrement national qui touche tous les secteurs vitaux.


L’économie, déjà à genoux, subit les contrecoups de cette instabilité. Les entreprises ferment, l’investissement est paralysé et les emplois se raréfient, précipitant davantage de familles dans la pauvreté. Les infrastructures de base sont en lambeaux : les logements sociaux sont inexistants, l’accès à l’eau potable demeure un luxe pour la majorité, et le système de santé est au bord de l’implosion. Dans ce contexte, les populations les plus vulnérables subissent de plein fouet l’inaction de l’État, incapable de répondre aux besoins les plus élémentaires.


Le secteur social, jadis garant d’une certaine solidarité, est aujourd’hui asphyxié par les crises. Les familles fuient les zones à risque, augmentant le nombre de déplacés internes. Les bidonvilles gonflent, aggravant l’insalubrité et la propagation de maladies. Pendant ce temps, les hôpitaux publics, comme l’HUEH, sont laissés à l’abandon, et les quelques structures encore opérationnelles, comme l’Hôpital Universitaire de la Paix, sont débordées.


La classe politique, de son côté, s’enferme dans des querelles stériles. Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), censé piloter le pays vers un renouveau, se montre incapable de sortir du discours pour agir. Quant à la communauté internationale, elle préfère s’ériger en donneuse de leçons plutôt que d’apporter une aide concrète. Les forces kényanes, payées pour combattre les gangs, semblent davantage préoccupées par leur propre sécurité que par celle des citoyens.


Cette paralysie généralisée nous pousse à poser une question cruciale : quel avenir pour Haïti ? Chaque jour, nous perdons un peu plus le contrôle de notre territoire, de notre économie et de notre société. Nos enfants, sans école ni espoir, incarnent une génération sacrifiée. Si aucune action concrète et globale n’est entreprise pour redresser la barre, nous risquons de sceller notre destin dans l’échec collectif.


Haïti mérite un sursaut, un véritable effort pour garantir l’accès à l’éducation, à la santé, à l’eau potable et à un logement décent. Mais cela passe par une volonté politique ferme et une rupture avec l’immobilisme actuel. Le temps des discours est révolu : il est urgent d’agir pour reconstruire, sinon ce pays sombrera définitivement.

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