Depuis mars 2024, Haïti vit au rythme des violences orchestrées par des gangs armés, transformant la capitale, Port-au-Prince, en un champ de bataille. Les résidents des quartiers comme Solino, Anglade ou Sylvia fuient, souvent sans destination précise. Ces exilés internes, valises sur le dos et enfants aux bras, n'ont plus d'espoir de retrouver une vie normale.
La crise touche toutes les sphères de la société. Les grandes écoles privées ont été délogées, tandis que les facultés de l’Université d’État d’Haïti (UEH) restent inaccessibles. Dans les rares établissements publics encore debout, les salles de classe sont devenues des refuges pour les déplacés. Pour une génération entière, l'avenir semble incertain.
Depuis la révocation de l’ancien Premier ministre Garry Conille la semaine dernière, le gang « Viv Ansanm » impose sa terreur sur la capitale, aggravant une situation déjà chaotique. Port-au-Prince est littéralement mise à feu et à sang, sous les regards impuissants de l'État. Alors qu’un nouveau gouvernement vient de prendre fonction, l'espoir reste mince, mais la population attend, entre résignation et espoir ténu d’un éventuel changement.
Malgré cette réalité tragique, les déclarations officielles continuent de surprendre par leur déconnexion. Lionel Lazarre, porte-parole adjoint de la Police Nationale d’Haïti (PNH), a récemment affirmé : « Lapolis gen kontwòl Solino, se popilasyon an ki vle abandone zòn nan. » Ces propos, tenus dans un contexte où les gangs armés violent, pillent et incendient des maisons, ont suscité l’indignation.
Face à ce désastre humanitaire, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a condamné, le 15 novembre 2024, les violences et promis des mesures d’assistance. Pourtant, ces promesses, déjà entendues par le passé, peinent à se concrétiser. L’inaction des autorités ne fait qu’amplifier le désespoir d’une population livrée à elle-même.
Port-au-Prince, autrefois centre névralgique de la vie nationale, est aujourd'hui un symbole de chaos et d'abandon. Si aucune action immédiate n'est entreprise, ce cycle de violence pourrait durablement redéfinir l’avenir du pays.